Définition

Qu’est-ce que le Grind?

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Relatée pour la première fois en 1584 mais apportée par les Vikings dès le 10ème siècle, le Grind (ou Grindadrap) est la chasse aux petits cétacés pratiquée par les habitants des îles Féroé. L’espèce la plus ciblée par cette chasse est celle du globicéphale noir (Globicephala melas, aussi appelés baleine-pilote). 

Lorsqu’un banc de baleines est repéré près de la terre, la chasse commence. Les chasseurs entourent d’abord les globicéphales à l’aide d’un large demi-cercle de bateaux. Les bateaux conduisent ensuite les globicéphales dans une baie autorisée ou au fond d’un fjord où l’abattage a lieu. Il n’est pas permis de capturer les baleines du côté océanique de la corde.

Auparavant, les globicéphales qui n’étaient pas échoués étaient souvent poignardés dans la graisse avant d’être ramenés sur le rivage. Mais après des allégations de cruauté envers les animaux, les baleiniers féroïens ont commencé à utiliser des crochets contondants (en féroïen : blásturongul) pour tirer les baleines vers le rivage par leurs évents. Il est plus efficace, mais aussi plus « humain » que l’autre crochet. Les groupes anti-chasse, tels que Greenpeace et la Whale and Dolphin Conservation Society (WDCS), confirment que le blocage partiel et l’irritation des voies respiratoires blessent et paniquent la baleine.

Une fois à terre, le globicéphale est tué en coupant la zone dorsale jusqu’à la moelle épinière à l’aide d’un couteau spécial (un mønustingari). Il ouvre le cou de la baleine pour que le plus de sang possible puisse s’écouler afin d’obtenir la meilleure qualité de viande.

Aujourd’hui, le mønustingari est la seule arme autorisée pour abattre une baleine. Le temps nécessaire à la mort d’une baleine est d’en moyenne 30 secondes mais d’autres observateurs se sont plaints qu’il fallait jusqu’à quinze minutes (Certaines baleines n’étaient pas tuées correctement jusqu’à ce qu’un vétérinaire termine le travail). Avec la nouvelle loi qui interdit aux chasseurs de baleines de poignarder les baleines depuis les bateaux, cela ne devrait plus se produire !

Selon la nouvelle loi sur la chasse à la baleine (Grindalógin), il n’est permis de tuer les baleines que depuis le rivage, ce qui signifie que ce ne sont pas les hommes qui chassent les globicéphales avec leurs bateaux, mais les hommes qui les attendent sur la plage.

Pourquoi cela persiste encore?

Cette chasse servait autrefois à nourrir la population de l’archipel complètement isolé du reste du monde. À cause d’un climat difficile, la production de l’élevage et de l’agriculture étaient très limités sur l’archipel et la viande de globicéphale était alors une source de nourriture très appréciée.

Mais ce qui était autrefois une chasse de subsistance n’est aujourd’hui qu’une barbarie inutile : les Féroïens ont un niveau de vie parmi les plus élevés d’Europe et la mondialisation permet d’importer toute la nourriture dont les habitants ont besoin.

Une chasse fortement controversée

Cette chasse pose non seulement de graves problèmes éthiques mais elle soulève également de vives inquiétudes en matière de santé publique en raison de la toxicité de la viande de globicéphale.

En Atlantique Nord, le globicéphale noir se situe en haut de la chaîne alimentaire et stocke ainsi de nombreux polluants et métaux lourds dans son organisme.

En 2010, avec son documentaire Féroé lʼarchipel blessé, l’ethno-cétologue, réalisateur, photographe et écrivain François-Xavier Pelletier met au jour des charniers sous-marins, prouvant de fait que la viande de globicéphale n’est quasiment pas consommée.

Les Féroïens qui défendent cette chasse le font pour raison culturelle et traditionnelle.

Les ÎLES FÉROÉ

Cet archipel autonome est sous protectorat danois. Les globicéphales sont classés espèces « strictement protégées » par la Convention relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe (Convention de Berne), parce qu’elles sont sur la liste des espèces menacées de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES).

Par conséquent, en laissant le massacre se poursuivre aux Îles Féroé, le Danemark manque à ses engagements de signataire de la Convention de Berne.

François Xavier Pelletier a été le premier à parler de ce massacre sous marin et à travailler avec la population locale. Un documentaire a d’ailleurs été réalisé à ce sujet donc le synopsis est présent ci-contre.

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